EXTRAITS

-De Vos, tu es fou, qu’est-ce qui te prend, lève-toi, arrête ça !

Tout le monde riait, sauf notre prof de maths, une jeune femme d’une trentaine d’années.  Révolté, je m’étais mis à quatre pattes dans la classe, métamorphosé en chien, et j’aboyais.

-De vos, tu te rends compte que dans quelques semaines, tu présentes ton examen de maturité ?

Rien n’y faisait.  Le chien en moi était né….

…A certains moments de ma scolarité, toutefois, pour tenter de sortir de mon ineptie, j’avais consacré du temps, parfois beaucoup, à essayer de comprendre, surtout lorsqu’on abordait une matière nouvelle, avec l’idée de reprendre un bon départ, d’effacer, par une excellence inopinée, mon inexorable nullité.  Mais inévitablement je me faisais larguer, en dépit parfois de longues heures d’efforts, à coups d’exercices que je ne fixais pas.

Constatant que mes efforts n’étaient payés, ni par des points, ni par des encouragements, puisqu’ils demeuraient invisibles, je finis par en conclure que c’était en en faisant le moins possible que j’y perdais le moins, et donc je peaufinai ma stratégie : ne rien faire pendant toute l’année, puis m’attaquer froidement et méthodiquement aux mathématiques dans un puissant sprint final.  Ceci constituait le meilleur rendement, à savoir le meilleur rapport entre les efforts fournis et les résultats obtenus.  C’était ma façon à moi de revisiter la notion de seuil de rentabilité, à laquelle notre professeur de géographie nous avait sensibilisés.  Grâce aux carences dans l’enseignement des mathématiques, j’avais découvert, sans savoir la nommer encore, la notion d’efficience….